Global Lumumba
A la veille de l’anniversaire du 30 juin 1960, la Revue d’histoire contemporaine de l’Afrique (RFI) consacre son 5e numéro à Patrice Emery Lumumba « afin de comprendre les mécanismes de construction d’une figure politique africaine mondialement connue, commémoré de Paris à Kinshasa en passant par Pékin ou Accra »
. « Lumumba est un phénomène » écrivent les deux invitées de Valérie Nivelon dans l’émission La Marche du Monde, les historiennes Élisabeth Dikizeko et Karine Ramondy, un phénomène global, imprimé dans les mémoires politiques, populaires et culturelles, transmises à ses héritiers lumumbistes, artistes et militants dans le monde entier.
Nous profitons de l’occasion pour mettre en garde le lecteur contre le révisionnisme en affirmant que Patrice Lumumba était une grande figure du panafricanisme.
Il faut noter que le concept « panafricanisme » [ expression de la solidarité entre les peuples africains et d’origine africaine et en tant que volonté d’assurer la liberté du continent africain et son développement à l’égal des autres parties du monde ] est différent de celui « d’africanisme » [ « l’ensemble des sciences humaines (anthropologie, archéologie, linguistiques, ethnosciences, etc.) appliquées à l’étude de l’Afrique (selon le Larousse)]. Sans vouloir alimenter une polémique stérile, nous soulignons donc que Patrice Lumumba n’était pas un africaniste, mais un panafricaniste.
Le discours prononcé par Patrice Lumumba le 25 aout 1960 (à l’ouverture de la conférence panafricaine de Léopoldville) avait été retenu parmi les meilleurs discours panafricanistes du XXe siècle par un jury composé de plus d’un demi-millier d’intellectuels ( hommes et femmes de culture ), d’Afrique et de sa diaspora dont le rapport fut consigné dans un livre de l’UA (qui restitue les grands moments du mouvement panafricaniste, depuis la Conférence panafricaine de Londres en 1900, jusqu’à la constitution de l’Union africaine en 2002.