ECONOMIE

Mining Indaba confirme le boom du lithium africain

13.05.2022,

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Jean-Michel Sama Lukonde

Les batteries sont l’avenir de l’énergie électrique et la RDC entend bien en faire partie, notamment via sa production de lithium dont le pays détiendrait la plus grande réserve au monde de roche dure.

La RDC mise sur une filière intégrée, où le lithium ne serait pas seulement extrait sur place, mais transformé pour profiter de la valeur ajoutée. Le Premier ministre congolais, la ministre des Mines et le ministre de l’Industrie étaient présents en Afrique du Sud au salon Mining Indaba, le plus gros rassemblement africain des professionnels du secteur minier. Ils étaient venus afficher leurs ambitions.

Construire des batteries puis pourquoi pas des voitures électriques made in République démocratique du Congo… Le pays peut tirer son épingle du jeu, estime Jean-Michel Sama Lukonde, Premier ministre congolais.

« Nous pensons que nous avons l’un des gisements les plus importants au monde en termes de lithium », explique-t-il. « C’est pour cela que nous voulons nous positionner dans la fabrication des batteries, et plus loin, des voitures électriques. Nous avons toute la compétitivité, la main-d’œuvre qui peut être abordable, nous avons des distances qui peuvent être rapprochées pour ces minerais qui doivent entrer dans la fabrication des batteries », ajoute-t-il.

Un centre de recherche et de formation sur les batteries électriques a été inauguré à Lubumbashi fin avril. Quelques jours plus tard, la République démocratique du Congo signait un accord avec la Zambie pour travailler ensemble à la production de batteries électriques.

Faire partie intégrante de l’industrie des voitures électriques et les innovations vertes

Les deux pays détiennent 80 % des minerais essentiels à leur construction. L’Afrique ne veut plus seulement être une zone d’extraction, a développé le président zambien, Hakainde Hichilema. « Ensemble, nous allons mettre fin à l’idée reçue que l’Afrique est seulement le fournisseur de produits bruts », assure-t-il. « Nous ferons de nos pays, des acteurs clés dans l’ère qui s’ouvre des véhicules électriques. Nous voulons faire partie intégrante de cette nouvelle industrie : les voitures électriques et les innovations vertes. Nous ne voulons pas rester en marge, mais être au centre », plaide Hakainde Hichilema.

Malgré la concurrence internationale, la République démocratique du Congo a raison de miser sur sa filière lithium, estime Éric Allard, PDG de Tantalex Lithium Ressources.

Il va manquer de lithium, prenons-le de partout où on peut. On ne fournira jamais assez. On ne peut pas fournir assez de lithium d’ici 2030, c’est juste impossible avec les projets qui sont en cours. Il n’y a pas de raison pour que le Manono pour le lithium soit équivalent de ce que la ceinture de cuivre se retrouve à être aujourd’hui.

Il y a 25 ans, on n’aurait pas dit qu’il y aurait autant de raffineries à Lubumbashi, à Kolwezi ou à Likasi. Aujourd’hui pourquoi on ne pourrait pas dire que d’ici 10, 15 ans, on ait autant de raffineries dans la région de Manono pour le lithium ?

Europe, États-Unis, Canada : des usines de batteries de lithium sont en construction pour concurrencer le leader chinois. Mais la RDC a un avantage : le coût d’installation d’une telle usine coûterait entre 2 et 3 fois moins.
RFI / MCP, via mediacongo.net

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