POLITIQUE

Alassane Ouattara prône l’apaisement avec Assimi Goïta, après le retour de ses 46 soldats

Condamnés à 20 ans de prison par la justice malienne puis graciés, les 46 soldats ivoiriens sont rentrés à Abidjan samedi soir. L’épilogue d’un bras de fer diplomatique de plus de six mois entre la Côte d’Ivoire et le Mali.

8 janvier 2023 à 08:30

Par Jeune Afrique

Mis à jour le 8 janvier 2023 à 08:34

Le président ivoirien Alassane Ouattara accueille les 46 soldats de retour du Mali, le 7 janvier 2023. © Sia KAMBOU / AFP

C’est le dénouement d’un interminable feuilleton politico-diplomatique. Ce samedi 7 janvier, les 46 militaires ivoiriens, détenus depuis le 10 juillet à Bamako, ont quitté le Mali aux alentours de 17h (heure locale). Après avoir fait escale à Lomé, ils sont arrivés à l’aéroport Félix Houphouët-Boigny, à Abidjan, peu avant minuit, pour y retrouver leurs proches.

Ils ont été accueillis à leur descente d’avion par le président ivoirien, Alassane Ouattara. « Bien évidemment, maintenant que cette crise est derrière nous, nous pourrons reprendre des relations normales avec le pays frère qu’est le Mali, qui a besoin de nous et dont nous avons besoin également », a-t-il déclaré.

Escale au Togo

Le général Lassina Doumbia, le chef d’état-major des armées ivoiriennes, avait été dépêché à Bamako avec une délégation pour aller chercher ses 46 hommes détenus depuis six mois. Comme ce fut le cas pour les trois femmes militaires libérées le 3 septembre, ils ont fait escale au Togo, pays qui a joué les médiateurs dans ce dossier complexe, où ils ont été accueillis par Faure Essozimna Gnassingbé, le président togolais, et par Téné Birahima Ouattara, le ministre ivoirien de la Défense et frère du président Ouattara. Téné Birahima Ouattara les a ensuite raccompagné à bord de l’avion qui devait les ramener en Côte d’Ivoire.À LIRECôte d’Ivoire-Mali : cinq questions pour comprendre l’affaire des 46 soldats ivoiriens arrêtés

Samedi matin, Faure Essozimna Gnassingbé a salué sur les réseaux sociaux « la disponibilité et l’esprit de dialogue des chefs d’État du Mali et de Côte d’Ivoire, qui ont concouru à cet heureux aboutissement ».

Assimi Goïta et la « promotion de la bonne gouvernance »

Ces soldats, présentés par Abidjan comme étant en mission pour l’ONU dans le cadre d’opérations de soutien logistique à la Mission des Nations unies au Mali (Minusma), mais considérés par Bamako comme des « mercenaires », avaient été condamnés le 30 décembre par la justice malienne à vingt ans de prison et à une amende de 2 millions de francs CFA chacun, car reconnus coupables « d’attentat et complot contre le gouvernement et atteinte à la sûreté extérieure de l’État », et de « détention, port et transport d’armes et de munitions de guerre […] ayant pour but de troubler l’ordre public par l’intimidation ou la terreur ».

Quant aux trois femmes militaires, elles avaient été condamnées à la peine de mort par contumace et à 10 millions de francs CFA d’amende chacune. Moins d’une semaine après ce verdict très lourd, le gouvernement de transition malien a finalement annoncé, ce vendredi 6 janvier, la décision du président Assimi Goïta de gracier les soldats ivoiriens « avec remise de peine totale ». Une mesure qui, d’après un communiqué du gouvernement, « symbolise le souci d’Assimi Goïta de promouvoir la bonne gouvernance ».

Délégation ivoirienne

Les premiers signes de décrispation entre les deux voisins ouest-africains avaient été visibles dès la mi-décembre, à l’occasion de la visite à Bamako d’une délégation ivoirienne conduite par Téné Birahima Ouattara – une première depuis le début de cette affaire. Le Mali et la Côte d’Ivoire avait alors signé un mémorandum d’accord.

Le 4 décembre, Faure Gnassingbé s’était à son tour rendu à Bamako pour rencontrer Assimi Goïta, puis à Abidjan pour voir le président Ouattara. Une courte visite de travail qui avait renforcé les espoirs d’une libération rapide.

By Habari

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