Allocution prononcée lors d’une séance d’information du Conseil de sécurité de l’ONU sur la République démocratique du Congo

| Allocution prononcée lors d’une séance d’information du Conseil de sécurité de l’ONU sur la République démocratique du Congo

Ambassadeur Robert WoodReprésentant alternatif pour les affaires politiques spécialesNew York, New York11 décembre 2023

MESSAGE TEL QUE PRONONCÉ (traduit de l’Anglais)

Je vous remercie, Monsieur le Président. Et merci à vous, le Représentant spécial du Secrétaire général, Keita, pour votre exposé instructif d’aujourd’hui. Je voudrais également souhaiter la bienvenue aux représentants de la RDC et du Rwanda à la réunion d’aujourd’hui. Représentant spécial du Secrétaire général Keita, les États-Unis apprécient le dévouement dont vous, votre équipe et le gouvernement de la RDC avez fait preuve dans l’élaboration d’un plan pour le retrait progressif et responsable de la MONUSCO de la RDC.

Nous apprécions également l’engagement du gouvernement de la RDC à assumer la responsabilité de la protection des civils et à étendre l’autorité de l’État dans les provinces où la MONUSCO est déployée. La preuve, cependant, sera dans la mise en œuvre. Ce Conseil suivra de près le désengagement de la MONUSCO, en mettant l’accent sur la capacité des forces de sécurité de la RDC à assurer la stabilité et la sécurité alors que les forces de maintien de la paix se retirent.

Nous nous félicitons de la flexibilité prévue dans le plan et soulignons que le prélèvement de chaque province devrait faire l’objet d’une évaluation approfondie et transparente pour tout impact négatif sur la protection des civils et la situation humanitaire. Des lacunes importantes seront inacceptables et devraient entraîner une réévaluation immédiate et une pause dans les phases ultérieures.

Nous nous félicitons de l’engagement pris par le Groupe de travail conjoint d’examiner tous les trois mois les progrès accomplis dans la mise en œuvre du plan et demandons que ces évaluations soient communiquées au Conseil de sécurité. Comme dans d’autres transitions de maintien de la paix, le retrait de la MONUSCO sera difficile. La RDC est confrontée à un gouffre financier lorsqu’elle passe des contributions obligatoires aux contributions volontaires, dans un contexte de besoins humanitaires et de développement croissants.

L’Agence des États-Unis pour le développement international (USAID) et le Département d’État ont alloué plus de 956 millions de dollars d’aide humanitaire et d’aide bilatérale à la RDC au cours de l’exercice 2022, sans compter notre soutien à la MONUSCO. Nous appelons la communauté internationale à mobiliser dès maintenant des ressources supplémentaires pour soutenir le travail des agences, des fonds et des programmes des Nations Unies en vue du départ de la MONUSCO.

Le retrait de la MONUSCO exige également une nouvelle vision des solutions sécuritaires et non sécuritaires à la crise qui déchire l’est de la RDC depuis 30 ans. Les organisations régionales et les forces de sécurité jouent un rôle important, mais pour apporter leur soutien, la communauté internationale a besoin d’une plus grande clarté sur leurs mandats, leurs exigences opérationnelles et leurs cadres en matière de droits de l’homme. Le déploiement des forces régionales doit s’accompagner d’un engagement renouvelé dans les processus politiques. La vitesse à laquelle le Rwanda et la RDC se sont approchés du bord de la guerre ces dernières semaines est alarmante.

Nous saluons les engagements pris par les deux gouvernements en faveur de la désescalade, mais il faut en faire davantage pour réduire les tensions et éviter les erreurs de calcul. Encore une fois, nous appelons le Rwanda à mettre fin à son soutien au M23 et à se retirer du territoire de la RDC. Nous exhortons tous les acteurs à renouveler leur engagement dans les processus de Nairobi et de Luanda et à tirer parti du nouvel espace de dialogue qui se dégagera des élections qui se tiendront en RDC à la fin du mois.

Nous sommes encouragés par les préparatifs du gouvernement de la RDC, que la MONUSCO a soutenus, en vue d’élections libres et équitables le 20 décembre. L’augmentation du nombre de candidates inscrites est louable, même si leur participation reste faible. Il est déplorable que de nombreuses personnes aient été menacées de violence.

Nous exhortons les acteurs politiques et les civils à s’abstenir de tout discours de haine et de toute rhétorique de division, qui pourraient conduire à la violence. Tous les Congolais devraient pouvoir voter sans craindre pour leur sécurité et doivent pouvoir consulter les résultats au bureau de vote et en ligne en temps opportun. Nous regrettons que les élections n’aient pas lieu à Rutshuru et Masisi en raison de l’insécurité.

Enfin, la période couverte par le présent rapport a mis en lumière des allégations très préoccupantes d’exploitation et d’abus sexuels au sein de la MONUSCO. Les États-Unis sont pleinement attachés à la politique de tolérance zéro de l’ONU en matière d’EES. Nous exhortons les États Membres à se joindre à nous alors que nous collaborons avec la MONUSCO et le Secrétariat de l’ONU pour veiller à ce que les Casques bleus et le personnel des missions soient tenus responsables de leur conduite et de leur discipline, ainsi que de leurs performances.

Je vous remercie, Monsieur le Président.

By Habari

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