Il est parfois important qu’une voix autre que la nôtre vienne appuyer ce que le CET a toujours proposé : la nécessité d’un régime de transition qui poursuivra la vision de Lumumba pour la construction d’une nation forte.
Dans une interview de l’ex-Président Thabo Mbeki, celui-ci vient de réaffirmer la nécessité de revenir au lumumbisme pour guérir la RDC de son mal actuel, qui tend à mettre fin à son existence en tant qu’État souverain.
La solidité d’un État moderne dépend de la cohésion de ses habitants. Or, […] le seul parti politique représentatif au Congo lors de la décolonisation était celui de Lumumba. Ce dernier fut renversé et assassiné six mois après la proclamation de l’indépendance. Par ailleurs, la plupart de ses disciples furent éliminés durant les quatre années qui suivirent. L’implémentation de la vision de Lumumba fut donc interrompue. Elle devra donc être continuée par les Congolais des nouvelles générations qui, au préalable, doivent en prendre connaissance.
Il est important de rappeler qu’un mois après l’assassinat de Lumumba, la France et la Belgique avaient décidé de sceller le sort du Congo en jouant sur les particularismes ethniques et régionaux. Ils organisèrent une Conférence à Tananarive pour choisir les structures du Congo, sans la participation des lumumbistes, pourtant la plus grande force politique du pays. Les séparatistes Kasa-Vubu, Tshombé, Kalonji y signèrent la fin de l’existence juridique de la République du Congo et son remplacement par un certain nombre d’États souverains liés seulement par des accords de coopération imprécis.
Ce sont les réactions vives des pays africains progressistes (le bloc de Casablanca), appuyés par les pays non alignés, notamment l’Inde de Nerhu, qui acculèrent les États-Unis et l’ONU à se distancier des accords de Tananarive
Ainsi, pour la survie du pays, la nécessité de fournir des efforts pour l’intégration nationale ne doit pas être sous-estimée, sinon ce sont les particularismes ethniques qui deviennent le seul repère, avec des conséquences catastrophiques pour la nation.
