« Ce n’est pas un soutien au gouvernement mais à la population »

La Belgique et le Congo signent, lundi,

le programme de coopération 2023-2027 d’un montant de 250 millions d’euros.

Au cœur des priorités : les jeunes, les femmes, la protection des forêts et la gouvernance. Article réservé aux abonnés

Philippe de Boeck

Chef du service MondePar Philippe de BoeckPublié le 17/12/2022 à 00:00 Temps de lecture: 3 min

Depuis le rétablissement des relations « normalisées » entre la Belgique et la RDC – suite à l’arrivée au pouvoir de Félix Tshisekedi en 2019 – la voie était toute tracée pour négocier un nouveau plan quinquennal de coopération. « Il n’y en a pas vraiment eu de nouveau depuis 2010. Puis il y a eu des interruptions aussi », explique le ministre de la Coopération au développement Frank Vandenbroucke (Vooruit).

D’un montant annuel de 50 millions sur cinq ans, ce plan sera mis en œuvre directement par Enabel (ex-CTB), l’agence de développement du gouvernement fédéral. L’accord de coopération sera signé lundi à Bruxelles avec le ministre congolais des Affaires étrangères Christophe Lutundula. « Avec ce programme, nous voulons aller ensemble de l’avant, regarder ensemble vers demain », explique le ministre Vandenbroucke.

Ce programme, qui a nécessité une longue préparation entre les deux capitales, se concentre sur neuf provinces et s’articule autour de quatre piliers : les jeunes, les femmes, l’agriculture durable (sécurité alimentaire et climat) et la bonne gouvernance. Par rapport au plan précédent, le budget n’a pas été augmenté même s’il est difficilement comparable suite à une interruption de la coopération belge durant quelques mois à la fin de la période Kabila.

Moins de 1,20 euro par jour

« Près de la moitié de la population congolaise a moins de 15 ans et 68 % ont moins de 25 ans. Nous voulons donner au plus grand nombre possible de jeunes toutes les chances de suivre une formation, de trouver un bon emploi et même de lancer leur propre activité. Investir en eux, c’est investir dans un avenir durable et prospère pour tout le pays », précise le ministre socialiste.

L’égalité des sexes et les droits des femmes restent également des priorités. « Un soutien renouvelé sera accordé aux centres de soins pour les femmes victimes de violences sexuelles. Elles peuvent s’y rétablir, aussi bien physiquement que mentalement, dans un environnement protégé », ajoute Frank Vandenbroucke.

D’après les chiffres de la Coopération au développement, deux tiers de la population congolaise (57 millions de personnes) vit dans une extrême pauvreté avec moins de 1,20 euro par jour.

Autre pilier du plan 2023-2027 : la protection des forêts. « C’est d’une importance cruciale non seulement pour les populations locales, mais aussi pour toute la planète. Par nos efforts en faveur d’une agriculture plus durable et plus rentable, nous luttons structurellement contre l’insécurité alimentaire au Congo et contribuons à sauver une nature précieuse », indique le ministre Vandenbroucke.

Enfin, une partie du programme sera consacrée à l’amélioration du fonctionnement de la démocratie congolaise et de l’État de droit, notamment en soutenant des initiatives de la société civile. Mais le ministre Vandenbroucke en est conscient, « nous savons qu’il y a encore énormément de travail pour améliorer la bonne gouvernance au Congo ».

By Habari

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