Agression dans l’Est : Museveni révèle des « pourparlers de paix » en cours entre Kinshasa et le M23

Rédaction KinshasaBy Rédaction Kinshasa31 mars 2023 à 13:58

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Alors que le gouvernement congolais cache toujours son intention de dialoguer directement avec le mouvement terroriste du 23 mars pour enrayer définitivement les hostilités en cours au Nord-Kivu, le président ougandais vient de prendre les devants pour révéler au grand public des « pourparlers de paix » déjà amorcés entre les deux parties.

Dans un long discours de Pâques, prononcé jeudi 30 mars, Kaguta Museveni, alors qu’il expliquait la mission de troupes ougandaises qui vont entrer au Nord-Kivu via Bunagana, n’est pas allé par le dos de la cuillère pour confirmer le dialogue en cours entre Kinshasa et les M23.

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« contrairement à ce que j’ai vu sur Al-Jazeera, le Daily Vision et d’autres reportages, dans cet effort, nous n’allons pas combattre le M23. Le gouvernement du Congo et le M23 ont convenu d’un plan de paix, qui implique : la cessation des hostilités (combats), le retrait du M23 de certaines des zones spécifiées qu’ils avaient capturées vers d’autres zones qui ont été convenues, etc », a-t-il dit.

« Pendant ce temps, les pourparlers de paix entre le M23 et le gouvernement congolais se poursuivent et devraient se poursuivre afin que le problème soit traité politiquement. Notre mission initiale est donc d’occuper certaines des positions que le M23 a remises à la Force d’Afrique de l’Est en tant que force neutre, au lieu de l’armée congolaise que le M23 considère comme des ennemis ou des adversaires armés dans leur politique intérieur », a-t-il martelé en substance.

Museveni a insisté que son armée ne va pas combattre le M23, car déjà engagée sur un autre front contre l’ADF dans l’opération Shujaa en cours dans la profondeur de Beni et une partie du territoire d’Irumu, dans la province de l’Ituri.

« Nous allons donc dans la zone de Bunagana-Rutshuru, non pour combattre le M23, mais pour agir en tant que force neutre car les Congolais en profitent pour régler leurs problèmes politiques. À moins d’être attaqués, nous ne sommes pas là pour nous battre. Les combats peuvent survenir plus tard si l’un des groupes armés non étatiques n’accepte pas la paix dans des conditions que nous considérons tous comme raisonnables. L’Autorité de l’Afrique de l’Est (les chefs d’État) devrait alors nous mandater pour lutter si l’un des acteurs refuse de mettre en œuvre l’accord de paix sur lequel nous nous sommes mis d’accord », a-t-il précisé.

Dans la même foulée, plusieurs sources ont annoncé les responsables de l’état-major de la force régionale de l’EAC, de l’armée ougandaise (UPDF), de l’armée congolaise (FARDC) et les responsables militaires de la rébellion du M23 se sont retrouvés jeudi 30 mars à Bunagana, frontière stratégique avec l’Ouganda. La rencontre avait pour objectif d’harmoniser le retrait des rebelles du M23 pour céder la place à la force ougandaise, qui attend depuis trois jours à la frontière entre la RDC et l’Ouganda.

Selon des sources sécuritaires, les M23 après leur retrait, vont se regrouper à Sabyinyo, avant leur cantonnement au Maniema pour identification et réinsertion. Cependant, le cantonnement placé sous autorité de l’armée angolaise ne va pas admettre le rapprochement FARDC ».

Serge SINDANI

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