POLITIQUE

Katumbi, Fayulu, Matata… Les opposants à Tshisekedi en huis clos à Lubumbashi

Réunis loin des caméras, les têtes d’affiche de la prochaine élection présidentielle en RDC vont tenter de présenter un front uni à huit mois du scrutin. La première étape vers une candidature commune ?

13 avril 2023 à 12:54

Par Stanis Bujakera Tshiamala et Romain Gras

Mis à jour le 13 avril 2023 à 15:42

Moïse Katumbi, Franck Diongo, Martin Fayulu, Delly Sesanga et Matata Ponyo Mapon, se trouvent actuellement à Lubumbashi. © Montage JA : Vincent Fournier/JA ; DR ; Bruno Lévy pour JA ; Vincent Fournier/JA ; Gwenn Dubourthoumieu pour JA

Signature de la charte de l’Union sacrée, mise en place d’un présidium au sein de la coalition présidentielle… Ces dernières semaines, la majorité de Félix Tshisekedi s’organise en vue du prochain scrutin. Mais l’autre camp n’est pas en reste. Selon nos informations, les grandes figures de l’opposition se trouvent actuellement à Lubumbashi pour faire aboutir des discussions politiques engagées depuis plusieurs mois à travers leurs états-majors respectifs. Objectif, selon plusieurs d’entre eux : « présenter un front uni » face au président congolais.

Déclaration commune

Parmi les personnalités déjà présentes dans le Haut-Katanga, figurent le patron d’Ensemble pour la République Moïse Katumbi, l’ancien Premier ministre Matata Ponyo Mapon, le député Delly Sesanga et Franck Diongo. Candidat malheureux lors de la dernière présidentielle, Martin Fayulu est attendu quant à lui le 13 avril. En contact avec la plupart des participants, le prix Nobel de la paix Denis Mukwege, dont l’éventuelle candidature fait l’objet de nombreuses spéculations, ne devrait pas participer à la rencontre.À LIREEn RDC, la charge de Mukwege, Fayulu et Matata Ponyo contre Tshisekedi

Il s’agit de la première réunion de ces opposants depuis qu’ils ont annoncé vouloir briguer la magistrature suprême. Ils souhaitent aboutir à une déclaration commune sur plusieurs grands sujets, à commencer par l’avenir du processus électoral – que nombre d’entre eux estiment vicié et voué à déboucher sur un report des prochains scrutins –, d’autant que la résurgence de la proposition de loi élaborée par Noël Tshiani crée la polémique à l’Assemblée. Mais ils veulent aussi harmoniser leurs points de vue sur le volet sécuritaire, à l’heure où la crise du M23 s’enlise dans l’est de la RDC.

Est-ce la première étape d’une candidature commune pour la présidentielle du 20 décembre 2023 ? « Nous n’en sommes pas là », assure l’un des participants, pour qui le processus électoral, tel qu’il s’organise actuellement, n’offre pas encore de garanties suffisantes à cette option. Reste qu’au sein d’une opposition jusqu’à présent morcelée, le débat est bel et bien ouvert.

Reconfiguration politique

Le paysage politique congolais semble donc en pleine reconfiguration. En ayant signé la charte de l’Union sacrée, intégré le présidium de la coalition ainsi que le gouvernement, Vital Kamerhe et Jean-Pierre Bemba se sont affirmés comme d’importants soutiens de Félix Tshisekedi. Du côté de l’opposition, la plateforme Lamuka, qui ne comptait plus que deux membres, à savoir Martin Fayulu et Adolphe Muzito, a quant à elle confirmé son implosion.À LIREEn RDC, Martin Fayulu et Adolphe Muzito sont-ils irréconciliables ?

Ces deux derniers font désormais route séparée, mais d’autres perspectives d’union se sont esquissées ces derniers mois. Martin Fayulu et Matata Ponyo Mapon se sont ainsi rencontrés à plusieurs reprises… Le premier n’a d’ailleurs pas fermé la porte à une alliance politique avec le second, comme il l’a affirmé dans une interview à Jeune Afrique en octobre 2022. Pour autant, le chemin vers une candidature unique semble encore long au sein de l’opposition congolaise.

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