En RDC, Kalev Mutond n’est plus recherché par la justice

L’ancien patron des renseignements congolais, rentré en RDC en août 2022 après plusieurs mois d’exil, ne fait plus l’objet d’un avis de recherche de la justice congolaise depuis le 10 août.

12 août 2023 à 10:09

Par Romain Gras

Mis à jour le 12 août 2023 à 12:34

Kalev Mutond. © DR

Dans une lettre datée du 10 août 2023, le procureur général près la cour d’appel de Kinshasa-Gombe a annoncé la suspension de l’avis de recherche qui avait été émis à l’encontre de Kalev Mutond, l’ancien patron des renseignements congolais. Selon le magistrat Robert Kumbu Phanzu, « les raisons qui ont justifié cet avis de recherche ne subsistent plus ».

Discret retour

Incontournable sécurocrate de l’ère Kabila, « Kalev » a dirigé l’Agence nationale de renseignement (ANR) de 2011 à 2019, avant de devenir conseiller du Premier ministre, Sylvestre Ilunga Ilunkamba, jusqu’à la destitution de ce dernier, en janvier 2021. Il avait ensuite eu plusieurs démêlés avec la justice congolaise.

Mis en cause quelques mois plus tard pour des faits de « tortures physiques et morales, arrestations arbitraires, détention illégale, menaces de mort, et tentative d’assassinat », et visé par une plainte de l’ancien bâtonnier de Lubumbashi Jean-Claude Muyambo, Kalev Mutond avait finalement quitté la RDC avant qu’un avis de recherche ne soit émis à son encontre le 11 mars 2021.À LIRERDC : comment le pouvoir de Félix Tshisekedi maintient la pression sur Kalev Mutond

Débutait alors un exil de plus d’un an au cours duquel l’ancien maître-espion serait passé par plusieurs pays du continent. Rentré à Kinshasa dans le plus grand secret au cours du mois d’août 2022, Kalev Mutond se faisait très discret depuis un an. Les conditions qui ont permis son retour en RDC sont d’ailleurs restées floues, alimentant de fait les rumeurs sur un éventuel accord lui ayant permis de mettre un terme à son exil.

Fin des sanctions

Au cours des derniers mois, Kalev Mutond a en tout cas accumulé les motifs de satisfaction. Le 19 juin, l’Union européenne a annoncé qu’elle le retirait de la liste des personnalités sous sanctions sur laquelle il avait été placé en 2017 pour entrave au processus électoral et violations des droits humains. Cette décision faisait suite à un jugement de la Cour européenne de justice rendu le 8 mars, dans lequel cette juridiction estimait qu’il ne subsistait plus suffisamment d’éléments pour justifier le maintien de ces mesures restrictives. Reste à savoir s’il rebondira désormais dans d’autres fonctions. Kalev Mutond est aussi visé par des sanctions américaines.À LIRELes sanctions de l’UE visant Kalev Mutond et Emmanuel Ramazani Shadary bientôt levées ?

Cette décision de justice intervient en tout cas au moment où plusieurs autres dossiers judiciaires gelés depuis plusieurs mois font un retour au premier plan. Au cours des trois dernières semaines, l’ex-conseiller privé de Félix Tshisekedi, Fortunat Biselele, a bénéficié d’une liberté provisoire tandis que les procès de l’ancien « Monsieur Sécurité » du président, François Beya, et de l’ex-patron intérimaire de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), Jean-Mac Kabund, ont tous deux repris.

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