M23 en RDC : l’armée positionne trois drones chinois près de la frontière avec le Rwanda

Ces engins font partie d’une commande effectuée début 2023 et supervisée par le chef de la maison militaire, le lieutenant-général Franck Ntumba. Explications.

L’armée congolaise à Kinshasa avant l’arrivée du président turc Recep Tayyip Erdogan, le 20 février 2020. © Halil Sagirkaya/Anadolu Agency via AFP
L’armée congolaise à Kinshasa avant l’arrivée du président turc Recep Tayyip Erdogan, le 20 février 2020. © Halil Sagirkaya/Anadolu Agency via AFP
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Publié le 10 novembre 2023Lecture : 2 minutes.

De Kinshasa à Kavumu en passant par Goma, le transport de ces trois drones de combat n’est pas passé inaperçu. Attendue depuis plusieurs mois, cette arrivée suscite un vent d’espoir au sein de l’état-major congolais alors que les combats font rage avec le M23 au nord de Goma. Selon nos informations, les drones de combat CH-4B, acquis auprès de la société China Aerospace Science and Technology Corporation (CASC), ne pourront cependant pas être immédiatement utilisés dès leur livraison.

Attaque et reconnaissance

Transportés en pièces détachées depuis début novembre lors de plusieurs voyages à l’aéroport de Kavumu – tout juste réhabilité, il est sécurisé par des instructeurs roumains sous le commandement d’Horatiu Potra -, dans la province du Sud-Kivu, ils sont actuellement en cours de montage. Ces engins disposent d’un système mixte d’attaque et de reconnaissance d’une portée de 3 500 à 5 000 km. Depuis Goma, ils sont ainsi capables d’atteindre Kigali.

Début 2023, les forces armées congolaises avaient initialement fait l’acquisition de neuf drones auprès de CASC. Une première commande effectuée sous la houlette du chef de la maison militaire, le lieutenant-général Franck Ntumba. La gestion du matériel militaire a depuis été récupérée par Jean-Pierre Bemba, le vice-Premier ministre chargé de la Défense.A lire : 

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Seuls trois appareils avaient finalement été payés, et livrés en mai à Kinshasa. Depuis, ils étaient stationnés à l’aéroport de Kinshasa-Ndolo, où des pilotes congolais ont été formés par des instructeurs chinois. Préoccupées par les violences qui touchent depuis plus d’un an la province de l’ouest du Maï-Ndombe, à seulement quelques kilomètres de la capitale, les autorités souhaitaient il y a encore quelques semaines que ces premiers drones  y demeurent à moins de deux mois de la prochaine élection présidentielle, prévue le 20 décembre prochain.

Surveillance de Kabila

Interrogé par RFI et France 24 en octobre 2022, le président Félix Tshisekedi avait dénoncé les manœuvres d’une « main noire » qui cherche à « saboter » le bon déroulé du scrutin. « Ce qui se passe dans l’Ouest aujourd’hui […] ressemble presque comme deux gouttes d’eau aux violences qu’on voit dans l’Est », avait-il déclaré.A lire : 

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Toujours selon nos informations, ces drones ont déjà été utilisés pour surveiller des activités suspectes alors que le pouvoir craignait que les tensions dans le Maï-Ndombe ne soit instrumentalisées par l’ancien président Joseph Kabila. « L’ANR [l’Agence nationale de renseignement] avait repéré des mouvements étranges autour de Kinshasa. Les drones ont permis d’établir que c’était une fausse alerte », explique une source militaire congolaise.

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