Efficacité du vaccin face au variant omicron: Pfizer présente ses premiers résultats

Deux doses ne suffisent pas à neutraliser omicron. La firme se dit prête à produire un vaccin spécifique au nouveau variant dès mars si nécessaire. Article réservé aux abonnés

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Jean-François Munster

Journaliste au service EconomiePar Jean-François MunsterPublié le 8/12/2021 à 19:03 Temps de lecture: 3 min

Pfizer/BioNtech a présenté ce mercredi les résultats préliminaires d’une étude visant à déterminer si son vaccin restait efficace face au nouveau variant omicron. Rappelons que ce variant apparu pour la première fois en Afrique du Sud il y a une dizaine de jours comporte un grand nombre de mutations et qu’il y a un risque qu’il échappe aux anticorps induits par les vaccins actuels. Pour en avoir le cœur net, les chercheurs de BioNTech ont analysé en laboratoire le sérum d’une vingtaine de personnes ayant reçu soit deux doses, soit trois doses de ce vaccin.

Les résultats sont plutôt rassurants puisqu’ils indiquent qu’avec trois doses, on conserve face à omicron un niveau d’anticorps neutralisants comparable à celui observé après deux doses contre la souche originelle du virus. Ils sont par contre beaucoup plus problématiques dans le cas où on n’a reçu que deux doses. Face à omicron, la quantité d’anticorps est divisée par 25 par rapport à la souche originelle. Selon Ugur Sahin, CEO de BioNTech, deux doses du vaccin pourraient donc « ne pas être suffisantes pour protéger contre l’infection avec omicron ». Il tempère toutefois : « La réponse immunitaire n’est pas uniquement constituée des anticorps. Les lymphocytes T jouent aussi un rôle ». Il pense que la réponse immunitaire induite par la vaccination au niveau de ces lymphocytes n’est pas affectée par omicron, ce qui signifie que la protection contre les formes les plus sévères de la maladie pourrait toujours être bien présente avec le vaccin actuel.

Résultats préliminaires

Il ne s’agit que de résultats préliminaires, avertit BioNTech. La firme va maintenant poursuivre ses analyses en laboratoire et évaluer les données d’efficacité en provenance du « monde réel » qui vont tomber dans les semaines à venir. En parallèle, la firme travaille à la mise au point d’un vaccin spécifique au variant omicron. Elle estime qu’elle pourrait déjà produire les premiers flacons pour les essais cliniques en janvier et mettre sur le marché les premiers lots commerciaux dès le mois de mars. Quant à savoir si elle va le faire, aucune décision n’a été prise pour le moment. « Nous avons besoin de plus d’informations, a indiqué Ugur Sahin. On doit comprendre à quelle vitesse le virus se répand, le type de maladie qu’il induit dans les différentes sous-populations… » Il estime qu’il faudra 6 à 8 semaines avant d’avoir toutes les données nécessaires pour prendre une décision.À lire aussiVaccination: la Belgique redéploie ses capacités pour la 3e dose

Une autre étude réalisée par des chercheurs sud-africains vient également d’être rendue publique (prépublication). Elle porte sur un échantillon de 12 patients sud-africains. Dans celle-ci, les chercheurs concluent à une baisse du pouvoir de neutralisation des anticorps produits par le vaccin Pfizer assez importante (un facteur 40) mais ils constatent que chez cinq patients qui bénéficiaient d’une immunité hybride (immunité post-infection renforcée par une dose de vaccin Pfizer), les niveaux d’anticorps restent a priori suffisant pour conférer une protection.

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