NON A L’AUTONOMIE DE RUTSHURU ET MASISI !
NON AU DISOURS HAINEUX CONTRE LES BANYARWANDA CONGOLAIS !
Nous devons apprendre à anticiper pour maitriser le futur de notre nation. L’entrée de la force des EAC [dénoncé par le CET] dans le Nord Kivu vient introduire une nouvelle donne : la possibilité d’une autonomie de Masisi et Rutshuru au profit d’une ethnie, du fait que l’État RDC n’arrive plus à imposer son autorité sur cette partie du territoire congolais et à assurer la protection de ses membres. Les Banyarwanda congolais se plaignent avec raison d’être stigmatisés ; nous exigeons que cela cesse immédiatement.
Même si l’existence des éléments rwandais avait été attestée par l’ONU, il est indéniable que beaucoup de combattants du M23 (dont le recrutement continue) sont des Congolais, indépendamment de leurs origines ethniques. À titre d’exemple, le président du M23 est un Mushi de Bukavu. Le problème principal ici est la violation de la résolution du Conseil de sécurité de mars 2013 et de l’accord-cadre d’Addis-Abeba (dont on ne parle plus) par la gouvernance à l’aveuglette de Félix Tshisekedi et l’accélération des discours des haine contre les Banyarwanda congolais.
En effet, en permettant l’exploitation de l’or du Kivu et du Maniema par l’Ouganda et le Rwanda, le President Felix Tshisekedi a favorisé les conditions d’une guerre entre ces deux pays sur le sol congolais. Un ministre ougandais l’avait dit : si l’Ouganda ne se battra pas aux frontières avec le Rwanda, il se battre au Kivu pour l’or. Par ailleurs, en tentant des arrangements avec le M23 pour l’intégration militaire des membres de cette organisation [ voir Video M23 Declaration], Felix Tshisekdi rendait caduque la résolution du Conseil de sécurité S/RES/2098 (2013) stipulant que, « le Conseil de sécurité interdi[sai]t le soutien aux groupes armés et exhort[ait] le Rwanda et l’Ouganda à ne pas permettre à des ex-combattants de quitter les camps de cantonnement pour retourner en RDC, où ils pourraient se regrouper ou rejoindre d’autres groupes armés toujours actifs. ». Il rendait également caducs l’accord-cadre de paix signé à Addis-Abeba (AccordCadre) ainsi que la déclaration du gouvernement de la RDC à la fin des pourparlers de Kampala (DeclarationGouvM23). Félix Tshisekedi a donc trahi la République en ouvrant la boîte de Pandore.
La déclaration du président burundais, selon laquelle « on ne connaît pas qui sont les membres du M23 » et que les zones de Massisi et Rutshuru contrôlées par le M23 passeront sous l’occupation de troupes kényanes, vient encore une fois donner un éclairage sur les objectifs cachés de cette force de l’EAC. Sur le plan administratif, cette occupation de fait s’accompagnera d’une autonomie interne ou externe. C’est le début de la balkanisation. Après Massisi et Rutshuru, ce sera certainement au tour de l’Ituri et de Minebwe au Sud-Kivu.
Toute cette situation est due à la faiblesse de l’État et aux discours ethnicistes de certaines élites qui croient qu’être nationalistes, c’est être capable de rallumer les flammes des guerres des entités précoloniales. Nous sommes une nation née de la colonisation. Les Banyarwanda qui se sont retrouvés à l’intérieur des frontières territoriales du Congo le 30 juin 1960, en conformité avec la constitution, sont des Congolais au même titre que les Congolais membres des autres ethnies. L’État congolais doit les protéger pour acquérir leur loyauté. Ceux qui affaiblissent les capacités de l’État et ceux qui rallument continuellement les feux de l’ethnicisme précolonial sont coresponsables de la dérive du Congo vers la balkanisation.
Nous y sommes : la balkanisation de la RDC est en passe de se produire sous nos yeux. Au lieu de détourner le regard et d’invoquer la fatalité, nous devons arrêter cette dérive. « Notre ennemi ne nous quitte jamais, parce que notre ennemi, c’est d’abord nous-mêmes ». Ouvrons les yeux et apprenons à anticiper les évènements ! Il en va de la survie de la nation.
Dr Nyembo Kitenge
Membre du CET