Les options limitées des Etats-Unis face aux manœuvres de la Russie à la frontière avec l’Ukraine

Joe Biden doit s’entretenir, mardi, avec son homologue, Vladimir Poutine, dans un contexte électrique, en raison des spéculations sur les intentions militaires russes en Ukraine. L’entretien doit servir à trouver une voie de décélération.

Par Benoît Vitkine(Moscou, correspondant) et Piotr Smolar(Washington, correspondant)Publié le 06 décembre 2021 à 02h03, mis à jour hier à 15h01 

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Joe Biden et Vladimir Poutine avant le sommet Etats-Unis - Russie, à la Villa La Grange, à Genève (Suisse), le 16 juin 2021.
Joe Biden et Vladimir Poutine avant le sommet Etats-Unis – Russie, à la Villa La Grange, à Genève (Suisse), le 16 juin 2021. PETER KLAUNZER / AFP

Réduire la toxicité russe : tel est l’objectif que s’est fixé Joe Biden depuis son entrée à la Maison Blanche. A la mi-juin, au terme de sa rencontre à Genève avec Vladimir Poutine, le président américain espérait recalibrer la relation bilatérale, en la rendant plus prévisible et normée. Echec.

Mardi 7 décembre, Joe Biden va de nouveau s’entretenir avec son homologue, par vidéoconférence, dans un contexte à la fois électrique et incertain, en raison des spéculations sur les intentions militaires russes en Ukraine. A Genève, les Etats-Unis avaient fixé des lignes rouges en matière de cyberattaques contre leurs sites stratégiques. Aujourd’hui, Vladimir Poutine veut imposer les siennes, au sujet de l’expansion et de l’influence de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) à ses frontières.Lire aussi  Article réservé à nos abonnésMoscou rompt ses relations avec l’OTAN

La presse américaine évoque le chiffre de 175 000 soldats déployés par Moscou sur son propre territoire, près de la frontière. En mobilisant autant de forces, après une première alerte en mai, Vladimir Poutine crée un doute, qui oblige les Etats-Unis à recentrer leur attention sur l’espace européen.

Les experts se divisent sur les intentions du dirigeant, en s’appuyant sur des épisodes antérieurs : la guerre en Géorgie en 2008, et, concernant déjà l’Ukraine, l’annexion de la Crimée et l’opération spéciale dans le Donbass par le truchement de séparatistes à sa solde, en 2014. Cette incertitude explique l’ampleur de la mobilisation préventive américaine, les fuites organisées dans la presse, les communications faites aux alliés européens, assez sceptiques à l’origine sur la réalité de la menace. Pendant ce temps, sur le terrain, dans les régions de Donetsk et de Louhansk, les observateurs de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) recensent entre 400 et 500 violations quotidiennes du cessez-le-feu.Lire aussi  Article réservé à nos abonnés« Le premier objectif russe, c’est de créer une position de force »

« Option nucléaire »

La Russie sait parler le langage de la force militaire, celui-là même que Joe Biden a promis de ne plus privilégier. En cas d’offensive, les Etats-Unis comptent répondre par des sanctions économiques. Au-delà de mesures visant des individus (gel d’avoirs, interdiction d’entrée sur le territoire américain) ou des entreprises, il existe une option ultime, qui viserait à transformer la Russie en Etat paria, au même titre que l’Iran : son exclusion du système d’échanges d’informations financières Swift (Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunications). Mais les Etats-Unis ne pourraient rien faire seuls. La société, basée en Belgique, relie plus de 11 000 banques et institutions.

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