RDC: DES ACCOMPAGNATEURS DE JOURNALISTES TOUJOURS INQUIÉTÉS

30 MAI 2018

Par AFP
Trois responsables d’ONG et deux militaires sont dans le viseur des autorités en République démocratique du Congo après avoir accompagné trois journalistes dans l’est du pays à la rencontre d’un groupe armé pour un reportage, a appris mercredi l’AFP.
Trois journalistes, dont deux collaborateurs de l’AFP, avaient été interpellés avec cinq militants associatifs et huit militaires le 7 mai à Nyanzale dans le Nord-Kivu. La veille, les journalistes et trois associatifs avaient rencontré l’un des multiples groupes armés actifs dans le territoire du Rutshuru pour un reportage texte et photo.
De nationalité britannique, deux des trois journalistes ont été expulsés le 10 mai après plusieurs auditions par l’armée et les services de renseignements civils et militaires.
Egalement entendu, leur collègue congolais, correspondant de l’AFP à Goma, a été relâché sans charge.
Présente sur le terrain avec les journalistes, Liberata Buratwa, de la Synergies des femmes du Rutshuru pour la paix et le développement, n’est pas réapparue depuis le 10 mai: “Elle a été amenée à Kinshasa par l’ANR (l’Agence nationale de renseignements)”, a indiqué son mari.  Cette information a été confirmée à l’AFP par une source sécuritaire.
Mme Buratwa était une haute responsable administrative du territoire du Rutshuru jusqu’à début 2018.P ar ailleurs, un responsable de l’association Congo men network (Comen), qui avait organisé le déplacement des journalistes sans être présent sur le terrain, a quitté Goma pour l’étranger: “Nous sommes toujours recherchés par l’ANR. Le dossier est maintenant traité par la sécurité de la présidence”, affirme-t-il par messagerie.
Il se trouve à l’étranger en compagnie d’un autre associatif, qui faisait office de traducteur sur le terrain pour les deux journalistes britanniques. Les trois autres associatifs ne sont pas inquiétés. Les trois journalistes et les cinq associatifs se sont déplacés sous escorte militaire pendant trois jours jusqu’avant leur rencontre avec un groupe armé, pour se protéger des attaques armées courantes dans la région.
Le colonel qui avait autorisé l’escorte et un lieutenant présent au sein de l’escorte sont détenus à la prison de l’Etat-major à Goma, affirme une source militaire sous couvert d’anonymat.
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