Contrat du siècle en RDC : le rééquilibrage des profits acté dans un avenant
Une étude de l’Inspection générale des finances (IGF) avait constaté l’an passé un « important déséquilibre financier » au profit de la Chine. Le président congolais Félix Tshisekedi a depuis renégocié ce contrat minier.

Publié le 15 mars 2024Lecture : 2 minutes.
Le contrat minier entre la RDC, premier producteur mondial de cobalt et premier producteur africain de cuivre, et la Chine a été révisé le 14 mars à Kinshasa, avec la signature d’un nouvel avenant pour 17 ans et 7 milliards de dollars, en présence du président congolais Félix Tshisekedi.
En avril 2008, l’ex-président Joseph Kabila (2001-2019) avait négocié un contrat sous forme de troc – cobalt et cuivre contre la construction d’infrastructures – avec un consortium chinois, pour un montant de 9 milliards de dollars.
Le contrat avait été limité à 6 milliards sous la pression du Fonds monétaire international (FMI), qui craignait que l’accord conduise le pays à se surendetter et à devenir redevable de la partie chinoise si les quantités de minerai prévues n’étaient pas extraites. Depuis, seuls, près de 2,74 milliards ont été décaissés par la partie chinoise, pour l’essentiel sous forme d’investissements.
76 milliards de dollars de gain pour la partie chinois
Une étude produite l’an dernier par l’Inspection générale des finances (IGF) de la RDC a conclu qu’il y avait un « important déséquilibre financier » au détriment de Kinshasa entre les avantages octroyés à la partie chinoise et les engagements à sa charge ainsi que les gains attendus par la partie congolaise.
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Dans ses conclusions, l’IGF avançait un montant de « 76 milliards [de dollars] de gains pour la partie chinoise contre 3 milliards d’infrastructures pour la RDC ». Le président Tshisekedi s’était alors exprimé en faveur de la révision de ce contrat.
Avec l’accord révisé, le montant de financement infrastructures passe « de 3 à 7 milliards de dollars » sur les dix-sept prochaines années, a assuré Alexis Gisaro, ministre congolais des Infrastructures, cosignataire de l’avenant.
324 millions de dollars par an pour les infrastructures
Ce document a été signé également par autres ministres congolais. La partie chinoise était représentée par trois responsables du Groupement d’entreprises chinoises (GEC), dont son président du conseil d’administration, Chen Yun, cosignataire du document.
Les nouvelles dispositions contenues dans l’accord permettront à la partie congolaise de bénéficier chaque année d’« un montant minimum de 324 millions de dollars destinés à la construction d’infrastructures », principalement les routes d’intérêt national, a-t-on expliqué.
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Pour les autorités congolaises, cette signature permet également de « rétablir l’équilibre dans ce partenariat, pour le rendre gagnant-gagnant » entre la RDC et la Sicomines, la société sino-congolaise créée pour l’occasion.
(avec AFP)