RDC: nouvelle alerte sur les dépassements budgétaires
Publié le : 19/02/2023 – 06:26

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En RDC, malgré les appels de la société civile et des bailleurs internationaux dont le Fonds monétaire international (FMI), les dépassements budgétaires persistent. Cette fois, le gouvernement parle d’une situation « préoccupante », déjà en ce début d’année. Lors de la réunion du conseil des ministres tenue ce week-end, le gouvernement a affirmé avoir dépensé plus de 750 millions de dollars rien que pour le mois de janvier. C’est plus que les 520 millions de recettes mobilisées.
avec notre correspondant à Kinshasa, Pascal Mulegwa
La mobilisation des recettes en janvier a dépassé les 500 millions de dollars prévus. Mais elle n’a pas suffi pour financer les charges. Pour couvrir le déficit de près de 230 millions de dollars, le gouvernement a pioché dans ses obligations du Trésor et les appuis budgétaires des bailleurs.
La surconsommation des crédits, selon le ministre des Finances, Nicolas Kazadi, a été occasionnée par les dépenses sécuritaires, les départs à la retraite et le fonctionnement des institutions.
Le professeur Florimond Muteba, patron de l’ONG ODEP, spécialisée en finances publiques, fustige une mauvaise gestion du budget. « Quelles sont ces situations exceptionnelles que l’on ne pouvait pas prévoir dans le budget 2023 ? La guerre est là depuis l’année dernière ! C’est très préoccupant… La priorité est aux salaires et au fonctionnement et jamais aux investissements ! Et maintenant, pour couvrir les choses, on nous parle de dépenses de sécurité ?! Ce qui est à craindre, c’est la planche à billets, comme à l’époque de Mobutu, et une inflation qui va atteindre des sommets… Nous sommes tout simplement face à une gestion calamiteuse du pouvoir en place depuis janvier 2019… »
Le ministre des Finances a recommandé la suspension des paiements de la dette intérieure.
Confronté régulièrement aux paiements effectués en dehors de la chaîne de dépenses, le gouvernement s’est proposé d’en réduire le seuil, y compris celui des dépenses payées en cash. Il se propose également de ralentir les dépenses « non contraignantes » pour le fonctionnement des institutions.